dans un coin du jardin, on fait un truc un peu japonisant, juste un peu. Disons qu'on s'est emparé de techniques japonaises pour les adapter à notre courage et au climat du Lauragais ... , aucun rapport avec un quelconque "jardin zen"

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la source

Plein Nord-est du terrain, on a une source captée, d'où part une pente légère plein sud. Pour ceux qui nous connaissent, ce fut l'une des raisons majeures, sinon LA raison, de notre achat. source évidement, il fallait un peu d'imagination, puisqu'on est parti d'un pauvre petit bâtiment perdu dans les milliers de repousses de figuiers et de pruniers qui avaient envahi le terrain. Donc le premier mois, j'ai passé quelques heures à tout araser avec une grosse débroussailleuse.

C'est vers 1991/2, donc plus de 5 ans après notre arrivée, qu'on a commencé à faire un bassin, un mur de soutènement et introduire les premiers bambous, Phylostachis nigra, qui vont peu à peu entourer la source (et au bout de 20 ans devenir trop envahissants, il faudra alors leur expliquer très fermement les limites à ne pas dépasser, mais c'est une autre histoire).

La source elle-même est entourée de nigra, taillés tous les ans :

nigra

La taille que nous pratiquons consiste à enlever toutes les cannes malingres, en diagonale, trop serrées ; en gros tout ce qui gêne la transparence indispensable à un beau bouquet de bambous noirs. De la même manière, nous épluchons les chaumes restant sur un peu plus d'un mètre.

les bassins

De cette source partent 3 bassins peuplés de différentes bestioles plus ou moins bruyantes (les Koï sont assez silencieuses, pas les grenouilles).
Ces bassins sont séparés du reste du jardin par un gros bouquet de Sasa palmata que je ratiboise tous les deux ou trois ans, afin qu'ils ne forment pas une masse totalement impénétrable et fort moche.
D'autant que ce bambou supporte difficilement le vent d'autant qui transforme ses palmes en dentelle, il est mieux de supprimer celles qui ont quelques années.

 


Au pied du dernier bassin, un conifère (Taxus baccata "Repens Aurea") qu'on commence à tailler en nuage.
Bien sûr, la taille en nuage n'est absolument pas japonaise, c'est une taille européenne, et elle n'a que de lointains rapports avec le vrai niwaki japonais.

la rivière sèche

 

On a fait descendre de là une rivière sèche commençant par Pleioblastus shibuyanus 'Tsuboi' vigoureux bambou, pas si nain que ça,
elle est faite de Miscanthus sinensis (trois sortes, "Gracillimus", "Adagio" et "Variegatus") avec un petit pont.
L'idée est d'avoir un pont qui permet de traverser la rivière couverte de grande graminées qui oscillent au vent, vu que ce n'est pas ça qui manque ici.

 

Martine a écrit un article sur la conception de cette rivière, il est intéressant : clic ici

évidemment, il faut laisser aux graminées le temps de pousser, rien ne va vite ici, mais on a le temps.

La pente s'incurve plus fort, alors on a mis un bambou supposé géant (Phylostachis bambusoides "Castillonis") qui a un peu de mal vu l'hygrométrie locale au moment où il essaye de pousser... ça tombe bien, en fait, car s'il était aussi envahissant et gigantesque qu'à Anduze (citation : "Les conditions optimales de sol et de climat lui permettent d’atteindre ici sa plus grande hauteur (20 m)"), il faudrait le détruire !
ah oui, à droite, c'est Pseudosasa le fameux bambou à flèches des japonais (parce qu'il n'a pas de nœud dépassant physiquement et que sa tige est bien pleine), planté sur la "berge" de la rivière.
Il était accompagné de conifères, des cryptomères, mais ces derniers n'ont pas supporté le climat, ce sont des arbres de montagne humide, c'est comme ça qu'on apprend ! (même ceux situé tout en haut contre la source, un bandai sugi et un Araucaroides ont fini par mourir).

La barrière sud

Enfin, tout au sud, pour protéger le jardin du vent d'autan, une barrière de Phyllostachys viridi-glaucescens
Vers 1990, on avait planté au sud trois pieds, un humilis, un virid-glaucescens et un Pseudosasa.
Le viridi n'a pas tardé à vouloir prendre toute la place, on a déplacé l'humilis au nord ouest vers l'entrée du jardin, et le bambou à flèche est remonté un peu plus au nord (en 2013, je constate qu'il en reste 2 ou trois chaumes noyés dans le viridi).

Vigoureuse (8 mètres de haut facile), cette barrière est très efficace contre les tempêtes locale.
Elle plie mais ne rompt point, même s'il faut quand même couper certains chaumes qui refusent de se relever.

 

 

Nous nous sommes amusés à faire un petit chemin dans cette forêt de bambou :

chemin dans les bambous

Vous pouvez consulter aussi l'article que j'ai publié pour expliquer la taille des différents bambous en cliquant ici