Au fil du temps, couvrir le sol est devenu un des principes les plus importants du jardin.

La pluviométrie est à la baisse depuis 20 ans et lorsque la terre est à nu, elle sèche très vite : le soleil et le vent cuisent la terre qui se fissure. Grâce à la couverture permanente le sol est protégé . Cette couverture ne protège pas seulement du soleil, elle protège aussi du froid en hiver : dans les endroits du jardin très couverts et sous les arbres , il y a très peu de gelées blanches alors qu'on en voit en terrain dégagé et venté et les plantes se protègent mutuellement .

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stachys et euphorbes petit cyprès se
sont installés seuls sur le parking

Il y a plusieurs façons de couvrir le sol, nous avons choisi dès le départ le moyen le plus naturel: uniquement les plantes, sauf pour le parking et la terrasse nord qui sont gravillonnés par commodité et ont permis d'installer quelques  plantations sur gravillons. La mode est aux paillages modernes colorés, paillettes de lin, fèves de cacao concassé, mulch de coco etc. qui succèdent aux écorces de pin en vogue il y a 20 ans. Les graviers de différentes couleurs ou les galets posés sur trame ne laissant pas passer les mauvaises herbes arrivent en force. Mode qui a transformé de jolis petits jardins en Allemagne en copie conforme de cimetières! Du noir, du blanc et quelques plantes très surveillées et taillées.

 

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au sol, invisibles en été, fougères,
géraniums, consoude, sceaux de Salomon

Prairie fauchée ou pas, herbe tondue plus ou moins haut selon la saison et  plantations de toutes sortes permettent d'avoir à long terme un jardin à la fois bien rempli et assez autonome en ce qui concerne l'eau ( très peu d'arrosages) et l'engrais ( pas besoin) : comme dans la nature, vers de terre, champignons, feuilles et tiges mortes , tout ça se débrouille parfaitement tout seul sans compter les plantes de la famille des légumineuses qui fournissent l'azote, les grandes plantes qui protègent les petites, les arbres qui freinent le vent et font de l'ombre.

 

Évidemment, bien que notre jardin soit d'une grande richesse végétale par curiosité et avec un petit

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les annuelles ont disparu au profit
des vivaces

brin de collectionnite chronique, on évite les plantes trop sophistiquées, les hybrides modernes à grosses fleurs et gros besoins. Les floraisons sont un plus mais pas le plus important car souvent éphémères. Les floraisons les plus longues sont celles de annuelles qui ont peu de place dans notre jardin... Elles bouchent les trous quand il y en a ce qui est très sympa de leur part mais en quelques années les trous sont bouchés et ne leur laissent plus de place jusqu'à l'installation d'un nouveau massif. En l'absence de floraisons les nombreux feuillages colorés pallient le manque de fleurs.

 

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la plate-bande lorraine, ma favorite, 
belle et fournie en toute saison

Cette façon de jardiner laisse le végétal s'exprimer, chacun prend la place dont il a besoin et élimine parfois la concurrence. On ne le déplace pas s'il se plait, même si sa couleur ou sa forme ne nous plaisent pas vraiment.On se contente de tailler ( le travail d'Hubert de plus en plus), de déplacer les semis spontanés  d'arbustes encombrants, de diviser si vraiment il le faut , d'agrandir les massifs pour faire de la place à de petits nouveaux ou des plants récupérés dans le  jardin. Et pour le plaisir, on crée de nouveaux massifs qui seront remplis à leur tour.

Ces images de l'évolution de la plate-bande lorraine montrent comment elle s'est remplie peu à peu : suivre le lien