C'est l'automne, et l'envie de planter revient après un été à attendre que le soleil et la sécheresse s'arrêtent enfin. La tentation est grande d'acheter de nouvelles plantes à installer au jardin. Les automnes ici sont assez chauds et les plantes s'installent bien en cette saison… à condition qu'il pleuve. À Galinou, je me contente de plus en plus de diviser et transplanter mais en automne et au printemps, je craque souvent sur quelques nouvelles plantes, plutôt des vivaces, à installer dans les massifs proches de la maison les plus surveillés et visibles de nos fenêtres du côté nord plus abrité. La plantation, c'est compulsif !
Il y a 25 ans, on trouvait encore des horticulteurs collectionneurs qui vendaient en petits godets quasiment sans engrais dans de la terre de jardin parfois coupée de terreau. Il y a longtemps que ce n'est plus le cas. Ces plantes repartaient sans problème mais il fallait être patient pour qu'elles deviennent adultes et donnent leur maximum. Je me souviens de Jean Claude Hubert et de Claude Carrère et de leurs petits godets dont certains plantes continuent de prospérer dans notre jardin.
Les horticulteurs actuellement ne peuvent plus faire ça : ils ne vendraient plus car actuellement les clients veulent du beau tout de suite et de préférence en fleurs, d'où l'usage de terreaux très filtrants et remplis d'engrais, ces petites billes jaunes qui vont nourrir la plante pendant 3 mois. Et ce terreau contient le plus souvent de la tourbe, interdite en France car les tourbières sont en voie de disparition, mais importé d'autres pays moins regardants. Et au lieu de petits godets, ce sont des plantes déjà bien grosses, bien nourries, arrosées et protégées des intempéries.
…Sauf qu'elles ont poussé très vite dans un terrain qui n'est pas identique au votre et qu'elles vont avoir du mal à s'acclimater chez vous, surtout si comme ici votre terre est argileuse, avec un climat chaud et sec en été sauf à les arroser en permanence. Quand une motte avec un substrat très léger est sèche, elle ne reprend pas l'eau facilement. En pot, on peut toujours tremper. En pleine terre, l'arrosage - sauf à être général et abondant - va souvent mouiller tout autour sans pénétrer le centre de la motte et la plante va souffrir ou crever.
Comment faire :
Mieux vaut planter en automne la plupart des plantes après de bonnes pluies qui maintiendront l'humidité et permettront aux plantes de commencer à déployer leurs racines avant l'hiver.
racines coupées
Il faut aussi démêler les racines, couper au couteau ou à la scie le chignon en bas et les racines qui ont tourné le long du pot (si nécessaire) et ne pas hésiter à secouer la plante pour enlever une partie du terreau. C'est brutal mais efficace. Ensuite, on met le tout dans une bassine d'eau 1/4 d'heure, on plante et on arrose abondamment. Si l'automne est sec, on fait pareil mais on remet dans un pot gardé à l'abri à l'ombre au nord en attendant des jours meilleurs dans un mélange du terreau du pot et de la terre du jardin.
Quand on le peut, on achète une plante assez grosse au moment où elles sont soldées en automne. Il ne faut pas hésiter à les diviser quand c'est possible : on peut ainsi planter à 2 endroits différents pour tester quel est celui qui lui plait le mieux et même en garder un bout en pot en complétant avec un mélange terreau du pot/ terre du jardin pour acclimater la plante.
Cet automne j'ai divisé de cette façon, un beau pot de liriopes et un d'oeillets Rockin achetés aux soldes du Jardin des Martels. Les plantes sont grosses en bonne santé.
L'an dernier avec cette façon de faire les plantes ont bien repris.
Un seul regret : pour les plantes qui aiment les terrains un peu humides, j'aurais du les garder une saison ou deux de plus en pot pour vraiment les acclimater avant de les replanter. Tout l'été a été trop sec, je n'ai pu surveiller les plantations et j'ai perdu quelques plants : canna et renouée.
Les bourses d'échange de plus en plus nombreuses sont aussi une bonne source pour faire de nouvelles plantations : c'est du local, arraché au jardin et donc souvent sans souci de reprise, pas trop engraissées et adaptées à notre climat et notre terrain. C'est gratuit et en plus permet de fructueux échanges de plantes et de conseils. En revanche, pour les noms des plantes, il faut parfois se débrouiller !
