Les principes de base

Le sol n'est jamais laissé nu, partout des couvre-sol occupent l'espace, et dans chaque massif ou plate-bande, je recherche l'équilibre qui permette à tout le monde de se côtoyer afin que le massif soit en autarcie, ne nécessitant plus d'arrosage sauf extrême sécheresse. Le jardinage devient plus facile, deux désherbages annuels rapides suffisent, en théorie.

plantation


Paroles de Martine :
Au démarrage, je plante serré, de préférence de jeunes pieds. S'ils sont dans un terreau standard, je les acclimate d'abord par une première transplantation en pot dans une terre plus lourde pendant un an. On achète souvent une seule plante pour tester son comportement.

De plus, de nombreuses annuelles sont semées entre les arbustes et vivaces, afin de ne pas laisser de terre nue ; c'est quand même plus joli. En revanche, elles sont condamnées à se ressemer comme elles peuvent, et disparaîtront par la suite.

liberté chérie

Certaines plantes se ressèment comme elles veulent, d'une plate-bande à l'autre (ce qui ne nous empêche pas de leur interdire de tout envahir !). Si cette façon de jardiner a à voir avec le jardin en mouvement de Gilles Clément, elle s'en distingue parce que je n'exclus aucune plante d'où qu'elle vienne du moment qu'elle peut s'acclimater, ce qui permet de trouver sur notre terrain aussi bien des plantes méditerranéennes de terrain sec mais sensibles au froid - sur le gravier au sud - que des japonaises habituées à un climat nettement plus humide.
Certaines zones sont exclusivement enherbées, et nous les tondons régulièrement, afin d'avoir un effet de contraste avec les massifs (sans aller jusqu'au coupe-bordure dont l'effet est bien trop brutal pour nous). Cependant, l'herbe résiste mal aux longues périodes de sécheresse, contrairement à plein de plantes sauvages, envahissantes et que nous n'aimons pas (comme la sauge !).
Après la canicule de 2003 qui a provoqué un grand dessèchement des plantes suivi de la sécheresse 2004 et 2005, les parties enherbées sont plutôt recouvertes de trèfle et autres mauvaises herbes, et on ne peut plus faire grand chose dans la mesure ou nous nous refusons à arroser. Nous nous contentons de tondre régulièrement les parties qui mettent en valeur les massifs et depuis quelques années (2005) nous laissons des zones enherbées naturellement qui selon les années ont plus ou moins de plantes sauvages (sauges, orchidées, marguerites) et ne sont fauchées qu'une ou deux fois dans l'année.

Taille ou non ?

Nous recherchons l'effet de contraste entre les parties taillées et les parties sauvages, l'idéal étant que la plupart des tailles paraissent 'naturelles', disons qu'il ne faut surtout pas qu'une impression d'artificiel prédomine.

taille taille de la sauge C'est ainsi que nous avons encore une vieille sauge taillée en boule (1 m de diamètre) qui doit avoir 25 ans d'âge et est la première plante que nous ayons planté (à la pioche, en plein mois d'août le jour de notre arrivée). Seule la taille précise de cet arbuste lui a permis de vivre aussi longtemps.

Tout le travail de plantation, de taille, d'arrachage doit aboutir à ce qu'on voit un paysage et non pas un jardin. C'était l'objectif de départ, il est très loin d'être atteint. Mais on s'en approche.

Quelques exemples

1991




En 1991, on plante les conifères et on lie avec des annuelles.

1997

En 1997, les conifères ont grandi, mais il y a encore des vides importants, et l'un d'eux déséquilibre l'ensemble, il faut l'en empêcher.

2000


En 2000 ça commence à prendre tournure. Un peu plus de 10 ans ont été nécessaires afin de créer un équilibre entre les plantes.


Enfin en 2005, on commence à voir des paysages.

 

2005
Et en 2006, on commence à intégrer les différentes parties du jardin, afin que l'ensemble soit comme un grand paysage, que le passage d'une partie à l'autre soit une évolution qui semble naturelle ; oserais-je parler d'un grand bouquet paysage ?