Notre jardin a depuis longtemps une composante écologique :très peu d'intrants, peu d'arrosage,mais il y a des dérogations dont une grosse, en l'usage d'une tondeuse auto-portée dont je ne pourrais me passer. Le jardin a un côté naturel ...soigneusement voulu, mais c'est la tonte régulière qui met en valeur les massifs qui ont l'air d'avoir poussé tout seuls.

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- D'une part, elle tond, c'est le minimum.

Je ne ramasse jamais l'herbe qui reste comme un mulch, ce qui suppose de ne pas attendre que l'herbe soit haute, en tondant fréquemment mais pas trop court surtout en été. De cette façon l'herbe reste assez verte sans arrosage plus longtemps que dans beaucoup de jardins du coin. J'éjecte l'herbe côté extérieur des massifs pour que ça ne salisse pas les plantes de bordure et côté haies pour pailler le pied de celles-ci. Dans les parties maintenues en prairies, je fauche une ou deux fois seulement et ramasse le foin pour la ponette. C'est souvent le boulot de Coline, notre fille, en souvenir de ses années de poney.

- D'autre part, elle contribue à l'aménagement du jardin.

Les parties prairies sont dessinées à la tondeuse et changent de forme au gré du temps: labyrinthes, massifs d'herbe, chemins varient . Mais surtout, dès que le moteur démarre et que je fais des tours et détours dans le jardin, mon esprit divague, je révasse en général en chantant dans ma tête et en observant la pousse des choses, les perspectives, en faisant de vagues projets d'aménagements, de transformations, de repiquages, de nouvelles plantations, sans que mon esprit s'arrête à une vraie réflexion.

C'est de cette manière que les problèmes irrésolus finissent par trouver leur solution: tout à coup, elle apparait clairement et sans effort. Parfois au bout de plusieurs mois voire plusieurs années , parfois rapidement.

J'ai trouvé dans un article scientifique sérieux le nom de cette forme de réflexion automatique: le cerveau fonctionne "en mode aléatoire par défaut" : il balaye les solutions par centaines pour isoler la bonne parmi toutes les traces, les souvenirs, les savoirs. Euréka! C'est tout à fait ça, et en ce qui concerne le jardin en tout cas, ça fonctionne très bien et je me laisse porter par ces idées qui arrivent toutes prêtes à être exécutées.

Pour toutes ces raisons je ne prête en général pas ma tondeuse , ça tombe bien car Hubert a horreur de ça. Et je me suis aperçue quand une de mes sœurs m'a proposé de la passer que je n'avais aucune envie de la lui prêter. J'aime ces moments de divagation en faisant le tour complet du jardin , en passant et repassant.